ro ÎN CĂUTAREA UNEI IMPOSIBILE AUTENTICITĂŢI. AUTOBIOGRAFIA ŞI FICŢIUNILE REALULUI
fr À LA RECHERCHE D’UNE AUTHENTICITÉ IMPOSSIBLE. L’AUTOBIOGRAPHIE ET LES FICTIONNALISATIONS DU RÉEL
  • Strungariu,  Maricela
    UNIVERSITATEA „VASILE ALECSANDRI” DIN BACĂU, ROMÂNIA
Abstract

Ne propunem sǎ analizǎm câteva dintre motivele de ordin moral, psihologic, filosofic şi narativ care i-au determinat pe numeroşi scriitori şi teoreticieni sǎ punǎ la îndoialǎ statutul strict factual al autobiografiei. Scriitura autobiograficǎ se întemeiazǎ pe o contradicţie greu de surmontat : propunându-şi sǎ reflecte realitatea cu fidelitate, ea se vede constrânsǎ sǎ recurgǎ la strategii narative ficţionale. Însǎşi reprezentarea realului este problematicǎ : scriitura se dovedeşte adesea incapabilǎ sǎ-l surprindǎ, nereuşind decât sǎ-l transforme, astfel încât sǎ intre în tiparele narative. Cât despre limbaj, acesta îşi dovedeşte de cele mai multe ori opacitatea şi tendinţa de a deforma, fiind o oglindǎ imperfectǎ a interioritǎţii umane. În ceea ce priveşte identitatea subiectului, putem spune cǎ ea este o construcţie ficţionalǎ. Spaţiul instabil care apare între eul care priveşte şi eul care este privit, între eul care scrie şi cel care trǎieşte devine spaţiu al literaturii şi al ficţiunii.

Abstract
Notre propos est ici d’amener en discussion quelques-unes des raisons d’ordre moral, psychologique, philosophique et narratif qui ont déterminé pas mal d’écrivains et de théoriciens à remettre en question le statut purement factuel de l’autobiographie. L’écriture autoréférentielle repose sur une contradiction difficile à surmonter : se proposant de refléter la réalité avec fidélité, elle est contrainte d’avoir recours aux stratégies narratives fictionnelles. La représentation du réel pose bien des problèmes à l’écriture : celle-ci s’avère incapable de le saisir, s’employant, au fond, à le transformer et à l’ordonner afin de le faire entrer dans le moule narratif. Le langage, quant à lui, il montre souvent son opacité et sa tendance à déformer, étant un reflet imparfait de l’intériorité humaine. La mémoire joue un rôle organisateur dans le récit autobiographique, étant vue aussi comme principe fondateur de l’unité personnelle. Pourtant, la mémoire est infidèle, opérant des déformations, des tris, des superpositions et des brouillages, pour combler ses trous ou ses imprécisions. Elle fait appel ainsi à la supposition et à l’invention. En ce qui concerne l’identité du sujet autobiographique, force est de reconnaître qu’elle est une construction fictionnelle. L’espace mouvant qui se creuse entre le moi qui regarde et le moi qui est regardé, entre le moi qui (s’)écrit et le moi qui vit devient un espace de la littérature et de la fiction. Lorsque les autobiographes commencent à prêter une attention particulière à l’écriture, les choses se compliquent encore plus, puisque la littérarité est souvent perçue comme un indice de fictionalité.