Abstract
Ne propunem sǎ studiem aici, din punct de vedere socio-lingvistic, câteva cazuri de renunţare la practica limbii române ca limbǎ maternǎ (şi la transmiterea sa cǎtre generaţiile viitoare), înregistrate printre românii care trǎiesc în Franţa în familii monoculturale sau mixte – franco-române. Relaţia lor deformatǎ, denaturatǎ, cu limba maternǎ, trǎdatǎ în numele unei integrǎri prin asimilare în societatea francezǎ stǎ la baza unei construcţii identitare definite prin minciunǎ (în ceea ce priveşte originea lor românǎ negatǎ), mimetism (dorinţa de a semǎna cu orice preţ şi în toate privinţele cu francezii, mai ales prin folosirea francezei ca limbǎ unicǎ a biografiei lor langajiere) şi deghizare (prin francizarea numelui, alegerea prenumelor exclusiv franţuzeşti pentru copii, renegarea limbii române, abandonatǎ ca o limbǎ fǎrǎ valoare, ce riscǎ sǎ le trǎdeze originea). Studiul nostru se sprijinǎ pe actualitatea noţiunii de limbǎ maternǎ şi pe rolul fundamental pe care aceasta îl joacǎ în procesul construcţiei identitare.
Abstract
Nous proposons une étude socio-linguistique de quelques cas de renoncement à la pratique du roumain en tant que langue maternelle (et à sa transmission à une génération future) enregistrés parmi les Roumains vivant enFrance, dans des familles monoculturelles, ou mixtes – franco-roumaines. Leur rapport faussé avec la langue maternelle, trahie au nom d’une intégration par assimilation dans la société française, sous-tend leur construction identitaire définie par le mensonge (à l’égard de leur origine roumaine, niée), le mimétisme (une volonté de ressembler à tout prix et de tous les points de vue aux Français, notamment par l’emploi du français comme langue unique de leur biographie langagière) et le déguisement (par la francisation du nom, le choix des prénoms exclusivement français pour leurs enfants, le reniement du roumain, enterré comme une langue sans valeur, qui risque de trahir leur origine). Notre réflexion portera sur l’actualité de la notion de langue maternelle et sur le rôle fondamental qu’elle joue dans le processus de la construction identitaire. En trahissant cette langue qui risquerait de trahir leur origine, ces Roumains choisissent délibérément le mensonge, le mimétisme et le déguisement dans le but unique d’une intégration « parfaite », assimilatrice, dans la société française monolingue. Ce choix est sous-tendu par un imaginaire linguistique et culturel complètement dévalorisant à l’égard de la langue et de la culture roumaine.