Abstract
Fie cǎ apare prezentatorul, cǎ se învârte roata sau cǎ un candidat câştigǎ lozul cel mare, ţipetele publicului însoţesc acţiunea. În emisiunile televizate, aceste manifestǎri - discrete, sau chiar excluse din viaţa socialǎ - apar din belşug. Mai mult încǎ : ele sunt dirijate, puse în scenǎ, într-o simulare a fervorii spontane. Ţipetele sunt un ingredient constitutiv al jocurilor televizate şi al adunǎrilor distractive ale maselor (întâlniri sportive, întruniri politice…). Vom examina, pentru început, diversitatea ţipetelor (individuale / colective ; spontane / comandate ; verbale / vocale…) de pe platourile jocurilor televizate. Vom sublinia mai apoi natura primarǎ şi comunǎ a acestor ţipete, perceptibilǎ în forma tipicǎ a ţipǎtului reflex. Vom analiza, în cele din urmǎ, folosirea lor mediaticǎ, ce constǎ în a face corpul telespectatorului sǎ intre în dispozitivul de captare ludicǎ, pentru a-i mobiliza afectele într-un proces pe care Philippe Breton l-ar califica drept manipulator.
Abstract
Que le présentateur apparaisse, que la roue tourne ou encore qu’un candidat remporte le gros lot… les cris du public accompagnent l’action. Dans les émissions de jeux télévisés, ces manifestations d’ordinaire rendues discrètes, si ce n’est exclues de la vie sociale, apparaissent à foison. Plus encore : elles sont dirigées, mises en scène en une simulation de la ferveur spontanée. Comment expliquer que les cris soient un ingrédient constitutif des jeux télévisés et, d’une manière plus générale, des réunions souvent distractives de masse (rencontres sportives, assemblées politiques…) ? Pour esquisser une réponse, nous interrogeons pour commencer la diversité des cris (individuels / collectifs ; spontanés / commandés ; verbaux / vocaux…) sur les plateaux des jeux télévisés. Nous poursuivons en rappelant la nature première et commune de ces cris, perceptible dans la forme typique du cri réflexe et sensible. Alors, nous en envisageons leur usage médiatique qui consiste à faire entrer le corps du téléspectateur dans le dispositif de captation ludique, pour en mobiliser les affects en un processus que Philippe Breton qualifierait de manipulatoire.