ro GEORGES BATAILLES, ANDRÉ BRETON : DESPRE « BROASCA » SI « BOUL » SUPRAREALISTE ÎN 1925
fr GEROGES BATAILLES, ANDRÉ BRETON : DE LA « GRENOUILLE » ET DU «BŒUF » SURRÉALISTE EN 1925
  • Aribit,  Frederic
    ECOLE J. MANUEL, PARIS
Abstract
Când, în 1925, Michel Leiris îl prezintă pe Georges Bataille lui André Breton, departe probabil de el gândul că această întâlnire, care inaugurează o dezbatere între cei doi care nu se va opri, luând formele cele mai violente şi cele mai pasionale, nu are nicio şansă să reuşească în imediat. Pentru a încerca să înţelegem ce a fost în joc în această întâlnire ratată, decisivă pentru mai multe motive în configurarea generală a suprarealismului şi a istoriei sale, întâlnire tulburată de o dialectică a alterităţii, trebuie să începem prin a o reînscrie în contextul profundului dezechilibru în care a avut loc şi să studiem rolul jucat de Michel Leiris, rol desigur mai puţin lizibil decât s-a spus.
Abstract
Lorsque, en 1925, Michel Leiris présente Georges Bataille à André Breton, il est probablement loin de penser que cette rencontre, qui inaugure, mais bien mal, un débat qui ne s’arrêtera plus entre eux deux, jusqu’à prendre les formes les plus violentes et les plus passionnelles qu’on lui connaîtra quelques années plus tard, n’a cependant aucune chance d’aboutir dans l’immédiat. La notoriété tapageuse de Breton, son éclat solaire, son omniprésence sur la scène intellectuelle et artistique au lendemain du Manifeste, la dynamique collective enfin dont il est le moteur, et qui a séduit Leiris lui-même, étouffent Bataille, enfoncé dans une solitude maladive à la fois désirée et subie, que ne compensent ni l’amitié (celle de Leiris), ni l’alcool, ni la débauche. C’est pourtant dans le déchirement d’un tel refus que Bataille, indéniablement, trouve sa propre voix/e, identitaire, intellectuelle, mais aussi littéraire. Pour tenter de comprendre ce qui s’est pleinement joué dans cette rencontre manquée, décisive à plus d’un titre dans la configuration générale du surréalisme et dans son histoire, rencontre douloureusement travaillée par une dialectique de l’altérité, il faut commencer par réinscrire celle-ci dans les conditions de déséquilibre profond dans laquelle elle eut lieu, et réinterroger, pièces en mains, le rôle joué par Michel Leiris, rôle assurément moins lisible qu’on a dit. Rien ne dispose, favorablement ou pas, à la rencontre d’un auteur que les écrits qu’on aura pu lire de lui. Or si Bataille n’a encore rien publié ou presque, tel n’est pas le cas de Breton. C’est ainsi qu’on s’intéressera en un deuxième temps à ces lectures « propédeutiques », aux conceptions divergentes qu’elles font affleurer d’emblée (l’automatisme, le rapport à la folie…) et à leur caractère déterminant dans cet échec. Enfin, la fable de la grenouille et du bœuf se révélera dans l’intertexte comme une étrange allégorie de cette dialectique en jeu, et l’on verra comment la « volonté de puissance », impératif nietzschéen chez Bataille, le lance dans une « communication paradoxale » avec Breton, auquel une ressemblance assumée voire désirée le lie, jusqu’à l’obliger à la surenchère.