Abstract
Ne propunem să analizăm in prezentul articol funcţionarea particulară a limbii franceze în construirea unui enunţ ce exprimă o propoziţie trimiţînd la o situaţie de enunţare de un tip special. Tipurile de discurs luate în discuţie trimit respectiv la ceea ce pot spune personajele unei scene dramatice (replicile), la elementele descriptive sau performative furnizate de autor lectorului/regizorului (didascaliile), dar şi la comentariul sau parafrazele susceptibile de a fi produse ad libitum în cadrul unui comentariu in situ, în special de către un regizor.
Abstract
Nous voudrions nous consacrer ici à un fonctionnement particulier du français dans la construction d’un énoncé exprimant une proposition renvoyant à une situation d’énonciation d’un type particulier. Nous considérerons comme révélateur le fait qu’à propos de la même situation référentielle, selon le type auquel il appartient, un discours pourra ou non employer une structure donnée. L’écart ou la distribution dont il s’agit se situe dans le cadre de la fiction théâtrale. Les « types » de discours en question renvoient respectivement à ce que peuvent dire les personnages d’une scène dramatique (les répliques), les éléments descriptifs ou « performatifs » fournis par l’auteur au lecteur/metteur en scène (les didascalies), mais aussi le commentaire ou les paraphrases susceptibles d’être produites ad libitum dans le cadre d’un commentaire in situ, notamment de la part d’un metteur en scène. Ces trois types ou niveaux étant bien sûr censés renvoyer au même référent, une situation particulière de la scène en question. Dans une situation donnée, pour indiquer que quelque chose se passe ou simplement est vrai à l’instant d’énonciation, le français courant emploiera de préférence une structure à extracteur de type il y a x qui… Ainsi, si au moment où je parle, j’entends les aboiements d’un chien, je dirais spontanément Il y a un chien qui aboie. Ce type de structure est analysé comme caractéristique du français courant (cf. entre autres la théorie de Culioli ou la synthèse de Lambrecht 1994), il peut même être donné comme la structure « normale », par opposition à la phrase canonique Un chien aboie, pouvant être considérée comme d’un emploi impossible ou peu probable dans les mêmes conditions. Après avoir passé en revue les valeurs d’emploi sémantico-pragmatiques de la structure il y a X qui… et certaines de ses variantes proches (notamment celles qui impliquent l’origine du discours comme « repère constitutif » : j’ai mon fils qui est malade à opposer à il y a quelqu’un qui est malade par exemple), nous tâcherons de mettre en lumière ce que nous apprennent les (im)possibilités d’emploi de ce type de phrase dans le cadre du discours théâtral et ses différentes formes. Ainsi pourquoi les didascalies, inversement, n’admettent pas de phrase en il y a ? Pourquoi le méta-commentaire de mise en scène, en revanche, est susceptible de l’employer ou pas ?
Nous proposerons de montrer que les limites d’emploi de ce type de structure à ancrage plus ou moins fort sont révélatrices des différents statuts que revêt le locuteur-énonciateur par rapport à une situation donnée.