Abstract
“13 pour porter bonheurˮ este un exemplu de ceea ce s-ar putea numi sfîrşitul textocraţiei şi al hegemoniei autorului, înscriindu-se într-un fel de demers postmodernist aparte. Încă din anii 60, practicienii teatrului simt nevoia de nu mai fi interpreţii unui text sau a unei viziuni despre lume ci de a se exprima ei înşişi. Pentru fondatorii Living Theatre-ului sau ai Open Theatre-ului, de exemplu, nu mai e vorba despre un spectacol ci de un proces de elaborare, e o ceremonie în care textul nu mai are întîietate, permiţîndu-i actorului să se elibereze prin intermediul grupului.
Abstract
« 13 pour porter bonheur » est un exemple de ce qu’on pourrait appeler la fin de la textocratie et de l’hégémonie de l’auteur, s’inscrivant ainsi dans une sorte de démarche postmoderniste particulière. Dès les années soixante, les praticiens du théâtre éprouvent le besoin de ne plus se faire les interprètes d’un texte ou d’une vision du monde mais de s’exprimer eux-mêmes. Pour les fondateurs du Living Theatre et de l’Open Theatre, par exemple, il ne s’agit plus d’un spectacle mais d’un processus d’élaboration, d’une cérémonie où le texte cesse d’avoir la primauté pour permettre au comédien de se libérer par l’intermédiaire du groupe. Dans le théâtre contemporain, on assiste même à la création de textes par les acteurs eux-mêmes qui les jouent devant des spectateurs invités à exprimer leur option parce qu’il n’y a plus de scène mais des scènes tout comme, dans la salle, il n’y a plus de public mais des publics. À l’appui, les créations du Théâtre du Soleil (1789) ou de La Compagnie des Minuits (La Forteresse, 2003).
Formée à la suite d’un travail de chœur, la compagnie d’une décade, « 13 pour porter bonheur », nous donne à voir une création collective car à l’instar d’Antoine Vitez, pour Fabrice Dubusset, il est possible qu’on fasse du théâtre de tout. Les propos de Tadeusz Kantor, publiés dans Le théâtre et la mort, conviendraient admirablement à la vision de Fabrice Dubusset : « L’essentiel est de développer « L’ESPRIT D’Equipe », de former des liens invisibles entre les acteurs jusqu’à ce qu’il y ait un réglage presque télépathique des divers éléments. »(p. 161)
Ce qui préoccupe ce metteur en scène, ce n’est pas « le calque du réel », celui constitutif de la conception théâtrale naturaliste qui faisait monter sur scène un fragment du référent extra-scénique. La démarche scripturale de « 13 pour porter bonheur» pourrait être qualifiée de vivante, toute opposée à la démarche livresque de la mise en scène naturaliste. Tout d’abord parce qu’il n’y a pas de texte d’auteur mais une juxtaposition de miettes de « pièces » d’auteurs et des textes créés par les 13 actrices. Il n’y pas non plus de scène mais des scènes où l’on joue sur des systèmes binaires : extérieur / intérieur, non théâtral / théâtral, improvisation / reproduction, collectif / individuel, didactique / artistique, apprentissage / enseignement, liberté / contrainte, etc.