Starting from the premise that literary works can sometimes reveal deeper truths than scientific documents, particularly those of a historical nature, this article sets out to explore the various tendencies that characterise the (re)writing of Islamic history in Ennaji's The Son of the Prophet. One of the main thrusts of our study lies in analysing the interactions between literature and history, and in examining the way in which these relations manifest themselves in this author who has chosen to narrate the history of adoption in Islam. We also aim to reflect on the contribution of this historian, essayist and novelist, who seems to be driven by a lax desire to free Islam from the constraints of orthodox thought, which claims to hold the only truth of interpretation. The point here is precisely to illustrate the presence of religious history and its mode of existence in this provocative novelistic experiment. How does the novelist manage to make the fictional and the factual coexist? What are the stakes and aims of such an insertion? Is it a desire to fill in the gaps in religious historiography in order to re-establish the truncated truths in the official version ?
Partant du postulat que les œuvres littéraires peuvent parfois révéler des vérités plus profondes que les documents scientifiques, notamment ceux d’ordre historique, cet article se propose d'explorer les diverses tendances qui caractérisent la (ré)écriture de l'Histoire de l'islam dans Le Fils du prophète d'Ennaji. L'un des principaux axes de notre étude réside dans l'analyse des interactions entre la littérature et l'Histoire, ainsi que dans l'examen de la manière dont ces relations se manifestent chez cet auteur qui a choisi de narrer l'Histoire de l'adoption en islam. Nous visons également à réfléchir sur la contribution de cet historien, essayiste et romancier, qui semble animé par une volonté laxiste d’arracher l'islam des contraintes de la pensée orthodoxe, laquelle prétend détenir seule la vérité de l'interprétation. Il s'agit précisément d'illustrer la présence de l'Histoire religieuse et son mode d'existence dans cette expérience romanesque provocante. Comment le romancier parvient-il à faire coexister le fictif et le factuel ? Quels sont les enjeux et les finalités d’une telle insertion ? Est-ce une volonté de combler les lacunes de l’historiographie religieuse afin de rétablir les vérités tronquées dans la version officielle ?