This contribution highlights the philological reinterpretation of the Quran in the face of human incomprehension. Its objective is to demonstrate how the aesthetics of the novel Soufi, mon amour by Elif Shafak summons the religious text with a view to a philological reinterpretation in the face of the drift of radicalized fanatics? By relying on the thematic perspective, the analysis showed the novelist's commitment against superficial readings of the Koran. This explains the hermeneutic analysis carried out by one of the religious figures in order to remove ambiguities on questions of social interest. By accessing the deeper meaning of the Koran, the main character Shams of Tabriz convinces the Muslim faithful for a more affectionate treatment of women. Relying on the metaphorical meaning of the Holy Scriptures, it invalidates the application of sharia and reassures consciences haunted by the horror of hell. Therefore, the quest for an enlightened Islam constitutes the background of Quranic exegesis in a work of fiction. Through the philological reinterpretation of the Koran, Elif Shafak sounds the death knell for the reign of ignorance of the fundamentalists who, claiming to know the Holy Koran, are making victims around the world. By urging the purification of the ego and tolerance, Elif Shafak pleads for the development of rejected souls because only God can judge.
La présente contribution met en lumière la réinterprétation philologique du Coran face à l’incompréhension humaine. Son objectif en est de démontrer comment l’esthétique du roman Soufi, mon amour d’Elif Shafak convoque le texte religieux en vue d’une réinterprétation philologique face à la dérive des fanatiques radicalisés. En prenant appui sur la perspective thématique, l’analyse a fait voir l’engagement de la romancière contre les lectures superficielles du Coran. C’est ce qui explique l’analyse herméneutique que fait l’un des personnages religieux afin de lever les équivoques sur les questions d’intérêt social. En accédant au sens profond du Coran, le personnage principal Shams de Tabriz convainc les fidèles musulmans pour un traitement plus affectif de la femme. S’appuyant sur le sens métaphorique des Saintes Écritures, il invalide l’application de la sharia et rassure les consciences hantées par l’horreur de l’enfer. Partant, la quête d’un Islam éclairé constitue l’arrière-plan de l’exégèse coranique dans une œuvre de fiction. Par la réinterprétation philologique du Coran, Elif Shafak sonne le glas du règne de l’ignorance des intégristes qui, prétendant connaître le Saint Coran, font des victimes de par le monde. En exhortant à la purification de l’égo et à la tolérance, Elif Shafak plaide pour l’épanouissement des âmes rejetées car seul Dieu peut juger.