fr PURGER LA MORNE HUMEUR” : UN TOPOS DISTINCTIF ? APPROCHE STATISTIQUE DU VOCABULAIRE MEDICAL DANS LES TEXTES LIMINAIRES DES RECUEILS NARRATIFS PLAISANTS (XVE-XVIIE SIECLES)
  • ROLLAND,  Tiphaine
    UMR 85-99, Centre d’Études de la Langue et des Littératures Françaises (CELLF 16-21) Sorbonne Université / CNRS
  • WEBER,  Romain
    Chercheur indépendant
Abstract

This paper’s goal is to test the topos of curative laughter, thanks to digital humanities. Is this idea truly specific and recurrent throughout the modern collections of merry tales? To determine if it is so, we used a freeware corpus analysis toolkit to check on various paratexts, that head 89 jestbooks, 158 comic literary works, and 311 serious works, published in French between the end of the XVth century and 1699. We managed a quantitative and qualitative study about the way the lexicon linked to health, cure and medicine is used in each corpus.

We could thus highlight the specificity of collections gathering jests and merry tales. It does not lie only in the claim that relaxation is good for health (a claim they share with all comic works), but also and more precisely in the recurrent use of the word melancholy, for commercial purposes and legitimation of pleasure. Specific as well is the link between pseudo-medical considerations and other practical tips about the uses of a book designed for collective consumption.

Abstract

Cet article s’efforce de mettre à l’épreuve, grâce à une approche relevant des humanités numériques, le topos du rire curatif. Est-il vraiment spécifique et récurrent dans les recueils de narrations plaisantes ? Pour le déterminer, nous avons utilisé un logiciel de statistique lexicale permettant d’interroger les péritextes de 89 recueils narratifs plaisants, ceux de 158 ouvrages à prétention comique et ceux de 311 ouvrages sérieux parus, en langue française, entre la fin du XVe siècle et l699. Nous avons pu alors procéder à l’évaluation quantitative et qualitative de l’usage de ce lexique lié à la santé, à la thérapie, à la médecine dans chaque ensemble.

La spécificité des recueils de narrations plaisantes y apparaît nettement, moins dans l’utilisation d’un imaginaire du délassement bénéfique pour la santé (qu’ils partagent avec les ouvrages comiques dans leur globalité) que dans l’emploi récurrent du mot mélancolie à des fins de promotion commerciale et de légitimation du plaisir, ainsi que dans l’entrelacement de considérations pseudo-médicales avec d’autres conseils pratiques sur les usages d’un livre destiné à une consommation collective.