The topos of curative laughter is omnipresent in the work of Robert Burton (1577-1640). In the second book of his Anatomy of Melancholy, the Oxonian scholar recommends moderate entertainment (laughing, playing games, joking) and the reading of pleasant books to those suffering from the disease. There is every indication that Burton, who also suffered from melancholia, applied the soft therapy recommended in his treatise to himself. The demonstration is based on biographical evidence and on the analysis of Burton’s personal library, which has been kept since the 17th century in the Bodleian Library and Christ Church College, Oxford. Alongside scholarly works, Burton’s collection includes a peculiar assortment of comic books, including five jestbooks in English and around twenty facetious pamphlets. Their massive presence reflects the growth of chapbook literature in England in the early 17th century; above all, it indicates that Burton, like other literati of his time, sought out and consumed these comic texts with great delight, without holding a quill in his hand (the books have no annotation other than the ownership marks left by Burton on most of his books), with a view to relaxing and chasing away the melancholy humours that assailed him.
Le topos du rire curatif est omniprésent dans l’œuvre de Robert Burton (1577-1640). Au deuxième livre de son Anatomie de la mélancolie, l’érudit oxonien recommande aux personnes atteintes par cette maladie un divertissement modéré (rire, jouer, plaisanter) et la lecture d’ouvrages plaisants. Or tout semble indiquer que Burton, également sujet à la mélancolie, s’est appliqué à lui-même la thérapie douce préconisée dans son traité. La démonstration s’appuie ici sur des témoignages biographiques et sur l’analyse du contenu de la bibliothèque personnelle de Burton, dont les volumes sont conservés depuis le XVIIe siècle à la Bodleian Library et au collège de Christ Church à Oxford. A côté des ouvrages savants, la collection de Burton comprend un singulier assortiment de comic books, dont cinq recueils de facéties en anglais (jestbooks) et une vingtaine d’opuscules facétieux. Leur présence massive reflète l’essor d’une littérature de grande diffusion dans l’Angleterre du début du XVIIe siècle ; elle semble surtout indiquer que Burton, comme d’autres lettrés de son temps, recherchait et consommait avec délectation ce type d’ouvrages, sans plume à la main (ils ne comportent pas d’autre annotation que les marques de possession laissées par l’érudit sur la majorité de ses livres), dans l’optique de se délasser et de chasser les humeurs mélancoliques qui l’assaillaient.