fr L’ASIE À TRAVERS LES YEUX DE L’ANIMAL : MÉMOIRES D’UN ÉLÉPHANT BLANC DE JUDITH GAUTIER ET THE AUTOBIOGRAPHY OF A CHINESE DOG DE FLORENCE AYSCOUGH
  • Chevalier,  Oriane
    Université Clermont Auvergne
Abstract

At the turn of the 19th and 20th centuries, Judith Gautier and Florence Ayscough respectively offered French and American audiences a zoo-centric narrative in which Asia is described through the eyes of an animal. This article compares the issues at stake in these two zoo-centric narratives, which renew representations of the Asian continent while exploiting very different writing strategies. In Judith Gautier's Mémoires d'un éléphant blanc, published in France in 1894, the eponymous white elephant travels from his native Laos to India, taking a critical look at the Western presence in Asia through a peaceful, animalistic plea. Judith Gautier's elephant can thus be likened to the narrator of Florence Ayscough's The Autobiography of a Chinese Dog, published in the USA in 1926. Yo Fei, the writer's dog, follows his mistress on her journeys between the Far East and the West and, as a true ethnographer, instinctively compares the two cultural worlds he explores. The aim of this article is to compare these two representations of Asia through the prism of the non-human, inviting Western public not only to move beyond ethnocentrism but also to question his place in the natural harmony.

Abstract

Au tournant du xixe et du xxe siècles, Judith Gautier et Florence Ayscough offrent respectivement au public français et étatsunien un récit dans lequel l’Asie est décrite à travers les yeux d’un animal. Cet article vise à comparer les enjeux au cœur de ces deux récits zoo-centrés qui renouvellent les représentations du continent asiatique tout en exploitant des stratégies d’écriture très différentes. Dans les Mémoires d’un éléphant blanc de Judith Gautier, paru en France en 1894, l’éléphant blanc chemine depuis son Laos natal jusqu’en Inde et pose un regard critique sur la présence coloniale en Asie, à travers un plaidoyer pacifique et animaliste. L’éléphant peut ainsi être rapproché du narrateur de The Autobiography of a Chinese Dog de Florence Ayscough, publié en 1926 aux États-Unis. Yo Fei, le chien de l’écrivaine, suit sa maîtresse dans ses périples entre l’Extrême-Orient et l’Occident et, en véritable ethnographe, compare instinctivement les deux mondes culturels qu’il explore. Cette étude souhaite rapprocher ces deux représentations de l’Asie au prisme du non-humain, lesquelles invitent le public occidental à sortir non seulement de l’ethnocentrisme mais aussi à questionner sa place dans l’équilibre naturel.