The evocation of the past is considered, in the rhetorical tradition, an essential strategy, which obliges the speaker to undertake attentive work of discursive construction. Whoever speaks on the public stage is supposed to integrate and revalorize the collective memory, not only by evoking past events, but also by using the symbolic force of the images preserved in the language. The task proves difficult, if we consider that political discourse is addressed to an often indeterminate audience, placed in the most diverse contexts of reception. Furthermore, supporting arguments from the past, whatever their nature (evocations, examples, values, etc.), aims not only to found reasoning, but also to arouse emotions, to engage in polemics, to counter negative representations of a sometimes painful history.
Our aim will be to examine more carefully to what extent the discursive imprint of the past is present, through its linguistic traces, in a recent political discourse which serves as our starting point. We will emphasize the functions of some processes through which traces of history are recovered, semiotically reinvested and rendered as an argument.
Considérée, dans la tradition rhétorique, comme une stratégie incontournable, l’évocation du passé oblige l’orateur à entreprendre un travail attentif de construction discursive. Celui qui prend la parole sur la scène publique est censé intégrer et revaloriser la mémoire collective, non seulement en évoquant des événements passés, mais aussi en usant de la force symbolique des images conservées dans la langue et qui font irruption dans l’actualité de l’événement. La tâche s’avère difficile, si l’on pense que le discours politique s’adresse à un public souvent indéterminé, placé dans des contextes de réception des plus divers. De plus, étayer des arguments du passé, quelle que soit leur nature (évocations, exemples, valeurs, etc.), vise non seulement à fonder un raisonnement, mais aussi à susciter des émotions, à s’engager dans des polémiques, à contrecarrer les représentations négatives d’une histoire parfois douloureuse.
Notre propos sera d’examiner plus attentivement dans quelle mesure l’empreinte discursive du passé est présente, à travers ses traces linguistiques, dans un discours politique récent qui nous sert de point de départ, en insistant sur les fonctions de quelques procédés à travers lesquels les traces de l’histoire sont récupérées, réinvesties sémiotiquement et rendues comme argument.