To what extent do the representations of the past contribute to the interpretation of the present? Very often, especially in a period of crisis, which means at the tipping point from one situation to another, a wider field is offered to explain past events. Under this angle, this article is going to explore what the media often describe as the "Greek crisis". Indeed, since 2010, a series of austerity measures, dictated by the European authorities, have led the country to lose its sovereignty. This representation of a country deprived of its political power gives rise to the resurgence of past representations coming from the contemporary history of Greece, when the country was not able to determine its own destiny. Furthermore, it is important to emphasize the fact that, from its constitution, the Greek State was placed under the tutelage, both politically and economically, of three protective powers, Great-Britain, France and Russia. During the 2010s, the devastating consequences of the austerity policy weighed on the Greek people and led to the impoverishment of a significant part of Greek citizens while the state debt was continuing to grow. This "contemporary odyssey" brings us to think about three myths, well known since Antiquity, which occupy a unique place in the popular culture of the Greeks: Sisyphus, Procrustes and Tantalus. Those three myths can help us better understand the present.
Consequently, we can therefore ask ourselves: to what extent do certain historical circumstances reactivate myths registered to the collective representations of a people? That question constitutes the starting point of our reflection.
Dans quelle mesure les représentations du passé contribuent-elles à penser le présent ? Très souvent, notamment au moment d’une crise, c’est-à-dire du point de bascule d’une situation à une autre, un champ élargi est offert à la relecture du passé. C’est sous cet angle que notre réflexion portera sur ce que les médias qualifient souvent de « crise grecque ». En effet, depuis 2010, une série de mesures d’austérité, dictées par les instances européennes, amènent le pays à la perte de sa souveraineté. Cette image d’un pays, privé de son pouvoir politique, conduit à la résurgence d’une série de représentations du passé provenant de l’histoire contemporaine de la Grèce, quand le pays n’était pas en mesure de déterminer son propre destin. D’ailleurs, il est important de souligner que, dès sa naissance, l’État grec fut placé sous la tutelle des trois « puissances protectrices », la Grande-Bretagne, la France et la Russie tant sur les plans politique qu’économique. Lors des années 2010, les conséquences néfastes de la politique d’austérité pèsent sur le peuple grec et entraînent l’appauvrissement d’une grande partie des citoyens tandis que la dette de l’État continue à croître. Cette « odyssée contemporaine » renvoie très souvent à trois mythes, bien connus depuis l’Antiquité, qui occupent une place singulière dans la culture populaire des Grecs : les mythes de Sisyphe, de Procuste et de Tantale. Ces derniers peuvent nous aider à déchiffrer le présent.
Nous pouvons donc à juste titre nous demander : dans quelle mesure certaines circonstances historiques réactivent-elles des mythes enfouis dans les représentations collectives d’un peuple ? C’est cette question qui constitue le point de départ de notre réflexion.