Abstract

En 1923, l’écrivain allemand Hermann Hesse entreprend l’écriture d’un récit autobiographique qu’il nomme Le Curiste. C’est durant son séjour thermal à Baden qui se déroule en 1923 que l’écrivain y dresse de façon divertissante et humoristique, le portrait du curiste souffrant de goutte et de rhumatisme. Tour à tour, le narrateur se moque et dénigre les malades. Mais l’écriture du portrait de l’autre, le curiste, met également en perspective l’autoportrait de l’écrivain lui-même malade et pensionnaire des lieux. Ainsi, c’est avec beaucoup d’autodérision que le narrateur se moque de sa propre attitude envers les curistes qu’il a méprisés durant les premiers jours. Cette expérience de soi va amener l’écrivain à un dédoublement de lui-même où la maladie et le rire cohabitent ensemble au sein même du récit. Dans cette œuvre, Hermann Hesse cherche à exprimer la dualité du monde par le biais de l’humour qui permet de surmonter les angoisses d’un monde en guerre, changeant, mais également de passer un moment agréable. C’est donc l’humour comme thérapie contre la souffrance humaine que l’auteur a employé dans son récit. La satire de l’autre et celle sur soi-même a pour objectif la représentation de la vie et de la philosophie dualiste de l’auteur.