Abstract

La pièce La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès a été créée en 1977 et publiée en 1988 par Les Éditions de Minuit. Il s'agit d'un quasi-monologue, selon la définition d'Anne Ubersfeld, où le protagoniste cherche vainement à s'adresser à un interlocuteur qui n'apparaît jamais. Cette « parlerie » ininterrompue qui compte 63 pages, ne réussit pas à aboutir à son désir de communication. Cette quête d'une présence, d'un contact avec l'autre, se présente obsédante tout au long du texte, mais ce qui émerge c'est le besoin de raconter, malgré l'impossibilité de partager. Notre étude mettra en lumière les différents aspects qui soulignent l'incommunicabilité de ce texte. Nous remarquerons d'une part des statuts comme l'état précaire, marginal du héros, les thèmes de la solitude, de la recherche de socialité et d'amour. D'autre part, nous soulignerons des techniques narratives et linguistiques telles que le temps zéro de la narration, l'absence de ponctuation forte, l'agrammaticalité de la prose, l'emploi de l'oralité et la musicalité de cette pièce si poétique.