La relation soignant/soigné fonctionne selon des conventions qui régissent la structure des échanges que ces interlocuteurs co-construisent. Ces conventions servent de références normatives à partir desquelles ils doivent se comporter avec précaution. Or, les contours des prescriptions et proscriptions qui permettent d’éviter les déconvenues dans l’échange restent flous, procédant de représentations divergentes. La gestion de la face est la manifestation spectaculaire de cette discordance. L’objectif de cet article est de montrer que les stratégies de la préservation de la face sont différemment déployées selon qu’on est placé du côté du point de vue du patient ou dans la perspective du soignant. Un tel éclatement dans la manière de voir les choses entraîne des incompréhensions, des malentendus, un transfert déficient de l’information médicale et la dégradation de la relation thérapeutique.