Abstract
Appréhender les violences terroristes comme objet d’étude, tenter de les représenter fictionnellement, c’est souvent, en un premier mouvement, s’efforcer de circonscrire un « environnement ». Dans quels contextes social, politique et économique s’inscrivent, par exemple, les massacres de l’Algérie des « années noires », le conflit israélo-palestinien, ou encore les attentats du 11-Septembre ?
Si conformément à l’observation de B. Badie
[1] à propos du terrorisme comme objet d’étude, les romans de Yasmina Khadra
A quoi rêvent les loups et
L’attentat ou
Tuez-les tous de Salim Bachi questionnent le terrorisme selon sa genèse et sa fonction, semble s’y adjoindre une perspective davantage rivetée à un individu saisi par les rets de sa singularité. Partant, les violences terroristes ne seraient plus cantonnées à un mal-être social qui appellerait une résistance, ou encore à quelque dynamique revancharde ou collective, mais feraient place aux principes de plaisir et de déplaisir d’un sujet en quête de jouissance. Et si le plaisir peut s’entendre telle une sorte de « barrière naturelle à la jouissance »
[2] impossible, son insatisfaction pourrait alors instituer la brèche par laquelle la violence terroriste tendrait à la jouissance
par forçage.
[1] Bertrand Badie,
Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris, Armand Colin, 2010, p. 297.
[2] Jacques-Alain Miller, « Les six paradigmes de la jouissance »,
La Cause freudienne n°43, 1999, p. 13.