fr LE PLAISIR DE SE TAIRE. LE SILENCE
  • Bălăiță,  Raluca
    UNIVERSITATEA „VASILE ALECSANDRI” DIN BACĂU, ROMÂNIA
Abstract
Dans notre société contemporaine, où l’on assiste à une prolifération des messages et à une multiplication des instruments techniques et des réseaux de communication, le silence devient synonyme de vide, c’est un abîme qui s’installe à l’intérieur des discours. Au moment où les mots semblent se perdre dans l’abondance de paroles inutiles, au moment où les énoncés semblent oubliés une fois prononcés, ceux qui (se) parlent ressentent pourtant le désir/plaisir de se taire. Le silence est un sentiment, il relève de la communication, il est une modalité du sens. Cependant, le silence est une notion ambiguë, difficile à définir. Selon David Le Breton, le silence n’est pas substance, mais relation[1]. Il est en même temps symbole de pouvoir ou symbole de résistance, il peut marquer une approbation, un refus, une hésitation, une connivence, etc., il a des fonctions ambivalentes : « le silence unit et sépare ; il panse les plaies ou les avive ; il révèle une information ou la dissimule ; il signe un désaveu ou un accord ; il indique le vide ou l’activité. »[2]


[1] David Le Breton, Du Silence, Paris, Métailié, 1997, pp. 79-80.
[2] Jensen, 1973, Baldini, 1989, cités par Le Breton Du Silence, op. cit., pp. 80.