fr LE RÊVE ÉCRIT SUR PELLICULE : LA VOIX DE LA LUNE DE FEDERICO FELLINI ET LE POÈME DES LUNATIQUES DE ERMANNO CAVAZZONI
  • Centorrino,  Clizia
Abstract
Nous avions interviewé Ermanno Cavazzoni et quand on a défini le film La voce della luna de Federico Fellini comme une adaptation de son roman, Le poème des lunatiques, l’écrivain a hésité à en donner une définition nette. Cet « éloge de la folie » peut être défini comme le résultat d’une collaboration intense entre les deux artistes qui depuis le premier instant se sont très bien entendus. Tout comme dans le processus onirique, Fellini développe toutes les images proposées par le livre. Certaines scènes, par exemple la capture de la lune, sont les résultats des conversations entre Fellini et Cavazzoni. Pour rendre l’atmosphère du livre, faite de flash et d’images délirantes, le réalisateur décide de ne pas écrire un véritable scénario. Les acteurs improvisent, souvent confus. Fellini est profondément fasciné par Le poème des lunatiques, un livre non linéaire, sans une trame définie, situé dans le paysage que le réalisateur aimait : la campagne nocturne. Le film devient une sorte de voyage dans l’enfance, dans les souvenirs, dans les rêves, un voyage dans l’inconscient et dans les peurs. Un vagabondage dans l’« inconscient collectif » incarné par Salvini (R. Benigni), le « Pinocchio » nostalgique. Fellini raconte et, en même temps, il se raconte à travers son œuvre ; celle-ci était sa manière personnelle de combattre les angoisses, les peurs, les cauchemars. « J’aime me souvenir ! Plus que vivre ! Et d’ailleurs, quelle différence ? » : dans ce leitmotiv on retrouve la « fidélité visionnaire » que Cosulich a remarquée dans l’œuvre de Fellini par rapport à la structure du roman.
Abstract
We interviewed Ermanno Cavazzoni and when we defined the Federico Fellini’s movie La voce della luna as an adaptation of his novel, Il poema dei lunatici, the writer seemed to disagree with such a definition. We can define this “praise of folly” the result of an intense collaboration between the two artists who from the very beginning who established a deep connection from the very beginning. Like in the oneiric process, Fellini developed all the images proposed by the book. Some scenes, like the capture of the moon, were the results of conversations between Fellini and Cavazzoni. Fellini decided to not write a real scenario to evoke the atmosphere of the book. The actors improvise, often confused. Il poema dei lunatici deeply fascinated Fellini. It is a book without a real plot, set in one of the favourite landscape of the director: the nocturnal countryside. The movie become a kind of journey into the childhood, into memories, into dreams, a journey into the unconscious and into fears. A wandering into the “collective unconscious” personified by Salvini (R. Benigni), a nostalgic Pinocchio. Fellini is not only telling a story, through his art he’s also telling about himself; that was his personal way to fight his anguishes, his fears, his nightmares. «I love to remember! More than live! And besides, what is the difference?» In this leitmotiv we can find the “visionary fidelity” which Cosulich noticed in Fellini’s movie comparing it with the structure of the book.