Abstract
La réhabilitation des émotions, opérée notamment depuis deux décennies, a permis de les reconsidérer non plus comme des éléments isolés et perturbateurs de la communication, mais comme des dynamiques déterminantes, à part entière et égale avec la raison dans les pratiques discursives, interactionnelles et interactives.
Le plaisir et le déplaisir, diversement catégorisés comme affect, émotion… (nous aurons à en discuter) trouvent alors place honorable (et analysable) dans les productions langagières (Planton, Doury, Traverso, 2000). De fait, les approches s’attachent au discours émotionné plutôt qu’au discours ému (Plantin 2011) puisque, la communication suppose « une maîtrise des émotions » (Vion).
Nous proposons, à travers des extraits d’analyse de corpus présentant des situations de communication ordinaires, pathologiques et médiatiques, de présenter un modèle permettant d’observer les fluctuations de l’énonciation, de l’énoncé et de l’énonciateur dans un continuum étendu de l’énonciation de l’affect à la désénonciation (définie comme l’impossibilité de dire sous le coup d’une sensation ou d’une émotion trop prégnante et les substituts aux discours construit).