fr UNE ANAMORPHOSE REVELEE PAR LE LANGAGE DES DOIGTS CHEZ SIMON VOUET
  • Dimova,  Temenuzhka
Abstract
Il est admis que la catoptromancie recoupe toutes les techniques de divination à partir de surfaces réfléchissantes. Or en 1638, dans sa Perspective curieuse, Jean-François Nicéron regrette que les effets prodigieux de la catoptrique puissent être abusivement employés dans le cadre de telles pratiques. Reposant sur des principes mathématiques de mise en perspective, cet art illusionniste s’applique à donner sens à une représentation informe afin de reconstruire l’image dénaturée de celle-ci, à l’aide d’un reflet fantomatique. Lorsqu’à la fin de son séjour italien, au milieu des années 1620, Simon Vouet exécute un dessin à la sanguine représentant un appareil catoptrique, il relaie une invention technique toute récente, qui captive les esprits curieux de l’époque. Pour la mise en scène de ce tour de prestidigitation, le peintre déploie un groupe de huit satyres au langage gestuel aussi précis que révélateur, incluant des signes comme l’indico et le comput digitis, qui expliquent le fonctionnement de l’appareil, tout en l’inscrivant dans un discours plus large sur la mise en abyme des images et sur les effets de la mimesis phantastiké qui rend la véritable apparence du réel.
Abstract
We know that the catoptromancy concerns all the techniques of divination by reflective surfaces. Well, in his Perspective curieuse from 1638, Jean-François Nicéron regrets that, in some cases, the prodigious effects of the catoptrics are used in abusive way inside such practices. Based on mathematic principles of perspective, this illusionist art tries to give a signification to an informal representation, in the aim to reconstruct the deliberately distort image, by means of a phantomlike reflection. When, in the end of his Italian period, French painter Simon Vouet realizes a sanguine drawing, representing a catoptric device, he becomes the ambassador of a recent technologic invention, fascinating curious personalities of this epoch. For organize this scene of conjuring, the painter deploys a group of height satyrs with a very accurate and revelatory gesture’s language, including signs like indico and comput digitis. In that way, the functioning of the machine is explained and conducts to a reflection about the mise en abyme of images and about the effects of the mimesis phantastiké, revealing the true aspect of reality.