Abstract
La médecine scientifique est devenue, dans les cultures occidentales, un domaine fortement valorisé, socialement tout autant que symboliquement. Incarnation revendiquée d'une rationalité solide, elle n'en reste pas moins empreinte d'une dimension mythique qui en modèle ses représentations, par exemple dans la publicité, la littérature ou les arts. Selon nous, cette attention portée à la médecine scientifique révèle l'importance de l'imaginaire scientifique et technique – technoscientifique – dans notre culture. En particulier, les transformations du corps humain, rendues possibles par le développement toujours croissant des nouvelles techniques, hantent les œuvres contemporaines. Néanmoins, les représentations des interventions médicales (chirurgicales) sur le corps humain sont liées à un héritage culturel – mythique. Nous visons dans le présent texte à identifier et à analyser une partie de cet imaginaire à partir du motif de la greffe d'organes et de tissus, au centre du roman Réparer les vivants de Maylis de Kerangal (2014), de Mygale de Thierry Jonquet (1995) et de son adaptation cinématographique par Pedro Almodóvar, La Piel que habito (La Peau que j'habite; 2011).
Abstract
For occidental cultures, scientific medicine has become, socially and symbolically, famous and renowned. The discipline may be founded on rationality; it also embodies a strong mythical dimension, extensively seen in publicity, literature and arts. According to us, the attention given to technical and scientific (technoscientific) imaginary is one of the major trends characterizing occidental culture. In particular, the transformations to the human body, made easy by consistently evolving techniques, are widely represented by contemporary literature. Nevertheless, these modern representations of medical (surgical) operations refer to cultural and mythical legacy. In this paper, we aim at identifying a part of this imaginary. We will study transplant and skin graft, subject of Réparer les vivants by Maylis de Kerangal (2014) as well as Mygale by Thierry Jonquet (1995) and its screen adaptation by Pedro Almodóvar, La Piel que habito (2011).