Abstract
En définissant la passion, Julia Kristeva se propose de distinguer préalablement la passion des émotions. Pour elle, la maternité est une passion au sens où les émotions (d’attachement et d’agressivité à l’égard du fœtus, du bébé et de l’enfant) se transforment en amour (idéalisation, projet de vie, dévouement, etc.) avec son corrélat de haine plus ou moins atténuée. Kristeva y ajoute qu’à cette première étape de la passion tournée vers le dedans succède la passion de la mère pour le nouveau sujet que sera son enfant. Après un certain temps, la mère s’en détache pour lui permettre de devenir un être autonome. Ce processus très complexe continue par une sublimation qui fait que la passion maternelle rend possible la créativité de l’enfant. Dans son récit autobiographique intitulé La Promesse de l’Aube, Romain Gary se confie aux lecteurs cette passion maternelle qui l’oriente, par plusieurs façons dissimulées et apparentes, vers un avenir très brillant. Notre travail se porte donc sur cette passion maternelle qui apparait dans cette œuvre à travers un langage structuré sur la relation d’amour entre une mère et son fils.