La critique littéraire n’a jamais cessé d’interroger l’univers dialogique des productions littéraires en mettant dans sa ligne de compte la question de l’Altérité, du dialogue ; de l’interaction tous azimuts. La notion d’intertextualité semble l’exemple phare de la présence, de la coprésence même, des productions textuelles dans une autre. De Kristeva jusqu’à Genette, passant par Barthes et Sollers, l’intertextualité a connu des refontes terminologiques au point de prêter le flanc à l’ambiguïté. Il convient toutefois de dire que le discours critique s’accorde aussi bien sur la dynamique de coprésence que sur la dynamique transformationnelle des interactions textuelle. Or, les deux dynamiques – les deux régimes – semblent occulter la fonction médiatrice de l’intertextualité. Il s’agit en effet dans cet article d’étudier, dans La biographie de la faim d’Amélie Nothomb, la fonction médiatrice – médiation signifiante – des interactions textuelles pour qu’elles fonctionnent pleinement dans un régime opératoire. Nous montrerons dans quelle mesure la dimension « inter » occupe dans ce roman une fonction médiatrice dans ce que nous pourrons appeler la littérature en réseau.