Abstract
Fondée sur la théorie de l’énonciation et sur l’analyse du discours, cette étude se propose de mettre en évidence quelques manifestations de la passion dans le discours sur la réforme de l’orthographe. Bien qu’approuvée par l’Académie française, celle-ci n’est toujours pas acceptée par tous les enseignants, vingt ans après sa parution dans le Journal Officiel. L’analyse porte en particulier sur un corpus de 138 textes hostiles à cette réforme. Des sentiments d’appréhension, d’inquiétude et d’incompréhension se dégagent de ces écrits, ainsi que de fortes marques d’amour et d’attachement à la langue, voire d’engagement pour la défense de ce bien national symbolisé par son orthographe. La mobilisation des mots, des procédés argumentatifs et des moyens psychoaffectifs empreints de passion illustre l’atmosphère polémique du débat et reflète la méconnaissance des évolutions successives subies par l’orthographe française tout au long de son histoire