Abstract
Il y a plus de mille ans en France, « rêver » et « devenir fou » possédaient le même radical « esver » qui exprimait les errements de notre esprit. Les anciens semblaient avoir vu une corrélation qui aujourd’hui en français moderne semble perdue. Nous porterons notre regard sur une sémiologie des états du rêveur et leurs similarités avec certains troubles psychiques. Nous esquisserons ainsi l’idée d’une nosologie du rêve à travers la proposition de trois conjectures : les mécanismes de certains troubles psychiques sont identiques à l’état du rêveur au sein de son rêve ; le rêve précède la réalité dans le développement de l’appareil psychique ; certains troubles psychiques seraient des effractions du rêve dans la réalité du sujet à l’état de veille – ils s’agiraient de rappels de mécanismes primaires, une tentative d’équilibre ou de guérison.
Abstract
More than one thousand years ago in France, « dreaming » and « going insane » had the same radical « esver » that expressed the meanderness of our minds. The elders seemed to have seen a correlation that today in modern French seems lost. We will look at a semiology of the dreamer’s conditions and their similarities with certain mental disorders. We will thus sketch the idea of a nosology of the dream. We propose three conjectures: the mechanisms of certain psychiatric disorders are identical with the state of the dreamer within his dream; the dream precedes reality in the development of the psychic apparatus ; certain mental disorders could be the invasions of the dream in the reality of the subject in the waking state - they could be reminders of primary mechanisms, an attempt at equilibrium or healing.