fr DIRE LA VÉRITÉ POUR GUÉRIR UNE PASSION IDÉOLOGIQUE
  • GRECU BALAN,  Veronica
    Université « Vasile Alecsandri », Bacau
Abstract

Qu’il fût « clerc » ou « intellectuel », l’homme de lettres a toujours bénéficié d’une position privilégiée à l’intérieur de la société. C’est peut-être la raison pour laquelle nombreux ont été ceux qui ont analysé son statut, tout en essayant de préciser son rôle social. Malgré son prestige, un interdit semble cependant avoir pesé sur l’intellectuel occidental qu’on préfère plutôt intéressé par des préoccupations savantes. On lui nie, en effet, les « passions communes ». Or, la conduite inattendue de l’intellectuel au début de XXe siècle, lorsqu’il décide de s’impliquer dans la vie politique de la cité, n’a pas tardé à entraîner de nombreux débats quant à sa mission.

Pour comprendre le changement essentiel qui intervient dans la conscience de l’intellectuel au moment où il se met au service d’une idéologie au prix même de sa liberté, nous nous proposons de déchiffrer, dans un premier temps, les mécanismes cachés de l’idéologie. En prenant ensuite appui sur le cas exceptionnel d’André Gide, un intellectuel européen emblématique, devenu au début des années ’30 un célèbre défenseur de la cause communiste et, finalement, son plus grand critique – notre article se propose d’étudier l’importance de la mission engagée des intellectuels au XXe siècle.