fr LA VITA INVOLONTARIA DE BRIANNA CARAFA: POUR UNE RHÉTORIQUE DE LA CRISE
  • Moretti,  Ilaria
    Université Jean Moulin Lyon 3, France
Abstract

La vita involontaria (La vie involontaire) est le premier roman de l’auteure italienne Brianna Carafa. Il a été publié en 1975 par Einaudi et récemment réédité par Cliquot edizioni. Dans notre article nous chercherons à étudier comment l’angoisse existentielle du personnage principal parvient à pénétrer dans le langage du texte en donnant lieu à une véritable rhétorique de la crise. L’auteure, étant elle-même psychanalyste, joue savamment avec une série de figures de style dans le but de restituer en littérature le monde désagrégé du protagoniste Paolo Pintus. À partir de ce contexte, nous analyserons comment la synecdoque des « toits rouges » ou le langage métaphorique utilisé pour décrire la ville natale du personnage, ainsi que ses proches ou l’environnement dans lequel il se trouve, parviennent à construire une sorte de métatexte. Car la souffrance du protagoniste, aggravée par une ataraxie semblant le conduire à la ruine, se déverse aussi dans la langue romanesque. Le lecteur se trouve ainsi confronté à un double texte : la crise de Paolo Pintus – son malaise intellectuel et relationnel – finit par infecter le tissu littéraire en donnant lieu à une authentique pathologie de la parole. Cette dernière, se retrouvant dans l’impossibilité de traduire la vérité d’une souffrance, sombre dans ce qui est considéré comme le pire des maux pour Carafa : l’inaction, le silence ou, pour paraphraser le nom de la ville de Pintus (Oblenz), dans l’oubli, le manque à être, la dissipation