fr LE RÉALISME BOVARIQUE DANS LE THÉÂTRE DE LA PÉRIPHÉRIE : G. M. ZAMFIRESCU
  • Dobos,  Mihaela
    UNIVERSITATEA „ALEXANDRU IOAN CUZA” DIN IAŞI, ROMÂNIA
Abstract
Contrairement à la prose, la dramaturgie de G. M. Zamfirescu, de même que ses préoccupations de théoricien du phénomène théâtral, n’a pas fait l’objet des critiques littéraires d’hier et d’aujourd’hui. Le volume Mărturii în contemporaneitate dévoile au public de lecteurs et de spectateurs un auteur préoccupé par le phénomène théâtral dans toutes ses dimensions. Le théâtre réaliste avec substance humaine, la manière de rendre contemporain et autochtone le discours dramatique, le théâtre jeune et populaire, le théâtre destiné aux ouvriers, en tant qu’éléments-ancre d’une idéologie personnelle, convergent vers la projection d’un univers thématique qui fonctionne de façon chronotopique : la périphérie ou la banlieue. Le bovarysme en tant que « maladie de ressources provoquée par une limite à atteindre qui joue le rôle de fantasme » (Gabriel Liiceanu), qui implique, au niveau psychologique, le rapport identité-altérité, avec toutes les anamorphoses résultées sur le plan sociologique et esthétique représente un thème redondant chez G. M. Zamfirescu, mais le texte qui le modèle, tel une matrice thématique, est Domnişoara Nastasia. En dissociant entre la banlieue – « appendice du centre » – et la périphérie, G. M. Zamfirescu écrit une pièce volontairement « anti-pittoresque », dans laquelle il construit la « comédie tragique » d’une héroïne qui porte le stigmate du provincialisme et de l’échec. La substance dramatique se tisse à la frontière de la civilisation, quelque part entre le roman Groapa, comportant des échos de Cehov et Gorki, dans le décor d’un vérisme cru, qui rappelle le naturalisme, dans une atmosphère de chants populaires et crimes passionnels. L’héroïne de la pièce intitulée suggestivement Domnişoara Nastasia se veut une Antigone provinciale, tout en intégrant des données comportementales et artistiques qui relèvent du romantisme démoniaque de Vidra, l’arrivisme réaliste de Tofana, héroïne de la pièce Patima roşie de Mihail Sorbul et la subtilité baroque du personnage Anca, du drame de I. L. Caragiale.