ro DRAMA SI DROMENON. O (ANTI)POETICA: NUVELELE LUI MIRCEA ELIADE
fr DRAME ET DROMENON. UNE (ANTI)POÉTIQUE: LES NOUVELLES DE MIRCEA ELIADE
  • Popa Blanariu,  Nicoleta
    UNIVERSITATEA „VASILE ALECSANDRI” DIN BACĂU, ROMÂNIA
Abstract
Plecînd de la cîteva nuvele (19 Trandafiri, În curte la Dionis, Incognito la Buchenwald, Uniforme de general) avem în vedere două aspecte ale scriiturii lui Mircea Eliade:
  1. mai întîi, poetica teatrală – mai mult sau mai puţin implicită – pe care aceste nuvele o pun în evidenţă;
  2. îna al doilea rînd, reminiscenţele unei mitologii gnostice, ale cărei urme ele le păstrează
Abstract
Il arrive – à la postérité de Nietzsche aussi – que homo religiosus cohabite encore avec homo aestheticus. La nostalgie d’un « théâtre vif » qui anime Artaud rencontre le sacré/ « Dieu vif »/ arrēton, l’ « inexprimable” de Rudolf Otto: le « théâtre vif » de l’un et « Dieu vif » de l’autre sont (à même de déchaîner) de terribles forces, impossible à réduire à des concepts rationnels. C’est le propre du numinos de Otto. Pour Artaud, le vrai théâtre « invite l’esprit à un délire qui exalte ses énergies ». Pour lui, le théâtre manifeste son sens – relevant essentiellement de son efficace – seulement si les spectateurs y « sont agis » : la raison d’être du théâtre n’est pas ce qu’il « dit » aux spectateurs, mais très précisément, sa puissance d’agir sur eux. Ce qui rappelle aussi la description des Mystères d’Eleusis qu’on doit à Aristote. De ce point de vue, il s’avère tout à fait pertinente la nouvelle « fantastique » de Mircea Eliade. La thèse bien connue du « sacré camouflé dans le profane », y épouse subrepticement le principe-clé d’un « nouveau » théâtre, à l’instar d’Antonin Artaud, tout comme de ses confrères et disciples: l’un qui ranime la force « pragmatique » des anciens rites. La mimésis d’Aristote – et la place à part qu’elle donne à la « fable » – y est implicitement remise en cause. La « poétique » de Mircea Eliade est plutôt platonicienne: le théâtre doit s’affranchir de son caractère essentiellement extérieur, imitatif, que prône la Poétique du Stagirite, et qui se dérobe à l’Idée ou à l’archétype au sens de Platon. La « littérature fantastique » de Mircea Eliade, tel qu’il remarque lui-même, s’éloigne considérablement du romantisme allemand, d’Edgar Allan Poe ou de J.L. Borges. La prose fantastique de Mircea Eliade reste – tel qu’il dit – profondément « solidaire» de sa «conception sur la pensée mystique et sur les univers imaginaires qu’elle crée», tout à fait à part par une certaine expérience du temps et de l’espace qu’elle nous rend. À travers quelques nouvelles – précisément Dix-neuf roses, Dans la cour de Dionis, Incognito à Buchenwald, Uniformes de général –, on envisage deux aspects notamment: 1. tout d’abord, la poétique théâtrale – plus ou moins implicite – dont ces nouvelles rendent compte; 2. deuxièmement, les réminiscences d’une mythologie gnostique, dont elles gardent les traces.